Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le 329° Régiment d'Infanterie dans la Grande Guerre
Archives
8 mai 2020

Août 1914

Au 4° jour de la mobilisation, le 5 août 1914, l'ordre de bataille du 329° est le suivant :

 

jmo2bis

 

 

L'effectif du régiment est de 38 officiers, 111 sous-officiers, 2091 hommes de troupe et 110 chevaux.

L'état major du régiment, ainsi qu'une section de mitrailleuses et le 5° bataillon, quittent Le Havre , par chemin de fer, le 10 août 1914 à 4h19. Le reste du régiment, soit une section de mitrailleuses et le 6° bataillon, s'embarquent à 8h59.

La destination est Clermont-les-Fermes, au nord-est de Laon, puis Tavaux et St Pierremont dans l'Aisne (11 août). Cette première marche, effectuée sous la chaleur, s'avère pénible pour les hommes. Le lendemain, la progression vers le nord se poursuit sous la chaleur, pour atteindre Laigny (EM et 6° bataillon), Voulpaix (17° et 18° compagnies du 5° bataillon) et Haution (19° et 20° compagnies du 5° bataillon).

Le 329° est placé en réserve de la 53° division de réserve (général Valabrègue), et participe, avec les autres régiments de la 106° brigade (224° et 228° RI), à l'organisation de travaux défensifs dans la vallée de l'Oise.

Le 21 août, nouveau départ, toujours vers le nord, en direction de Froidestrées et Laizy , puis La Capelle, Avesnes s/ Helpe et Jeumont, à la frontière franco-belge; le 23 août le 6° bataillon reçoit l'ordre de défendre le passage des ponts sur la Sambre et le bois de Jeumont. Le chef de bataillon Allié, qui commande le 6ème bataillon, reçoit l'ordre du colonel Masson, qui commande la 106ème brigade, de mettre le feu au dispositif du pont de Jeumont s'il est attaqué par des forces auxquelles il ne peut résister.

Le 25 août, à 3 heures du matin, le général Valabrègue donne l'ordre de retraite. Le régiment est placé en avant garde de la 106° brigade. Après une marche de quarante-cinq kilomètres, il cantonne le soir à Dompierre sur Helpe où se trouve également une brigade anglaise; un important encombrement s'en suit, et il faudra l'intervention du général Perruchon, commandant la 53ème division, pour que l'ordre revienne.

Dans un carnet rédigé lors de sa convalescence après une blessure reçue le 14 septembre 1914 à Berry-au-Bac (fracture de la jambe gauche), le sergent André Charles Le Chevalier, chef de section à la compagnie de mitrailleuses du 5° bataillon (CM5), revient sur ces journées de retraite : "il s'agit, pour la 53° division de réserve de se porter en toute hâte sur les bords de l'Oise...pour retarder la marche des colonnes allemandes, jusqu'à l'arrivée de la V° Armée (Lanrezac) venant de Belgique....afin de livrer la bataille de Guise"

Le 26 il est à Marbaix  (Nord) où le 6° bataillon essuie de violents tirs ennemis et connaît ses premiers morts. Le chef de bataillon Allié dresse un rapport sur les événements de la journée "nous avons été attaqués vers 14h00, alors qu'on rentrait de reconnaissance vers Moyelles, par de la cavalerie, une compagnie de mitrailleuses, et 2 batteries de campagne". Les pertes de la journée sont de 40 hommes tant tués que blessés; plusieurs cadavres sont restés sur la grande route où il a été impossible d'aller les chercher.

La retraite se poursuit; la division se dirige vers le sud, en direction de Guise (Aisne).

Le 28 août, c'est la bataille de Guise où est engagé le 5° bataillon (commandant Garçon)  qui occupe la voie ferrée au sud de Flavigny-le-Grand. A 15h45, le bataillon quitte son emplacement et part rejoindre la 53° DR vers le sud-ouest. Les Allemands occupent aussitôt la voie ferrée.

3 compagnies sont engagées sur la ferme de la Jonqueuse. A 18h00, le lieutenant-colonel reçoit l'ordre de porter son bataillon, renforcé par un bataillon du 224ème RI, au sud et au sud-ouest de Guise, avec interdiction de descendre dans la vallée de l'Oise. Une compagnie devra venir en soutien d'un groupe d'artillerie vers La Désolation; c'est la compagnie Le Traon (17ème), qui s'y rend. Les autres compagnies reçoivent mission de s'emparer de la ferme Couvron, signalée occupée par l'ennemi. Mission accomplie vers 20h00; les autres objectifs étaient atteints le 29 au soir, vers 21h30.

Le 30, le bataillon Garçon, fatigué, vient se reposer à La Jonqueuse où il retrouve les compagnies du 224ème, et quelques éléments du 329ème.

Un brouillard épais recouvre tout le secteur; l'ennemi en profite pour lancer une violente attaque contre la Jonqueuse, et engage de l'infanterie, de la cavalerie et plusieurs mitrailleuses.

Une méprise se produit alors; une des compagnies du 329ème croit reconnaître, en l'ennemi, des Anglais; le lieutenant-colonel fait sonner le "cessez le feu"; sonnerie reprise par l'ennemi qui intensifie la fusillade, profitant de la méprise. L'ennemi est finalement repoussé, grâce notamment à l'action de la CM5 commandée par le lieutenant Nansé.

Le bataillon perd plusieurs hommes dont le Capitaine Halphen qui commandait la 18° Cie,  porté disparu le 29 août à la Jonqueuse, et le sous-Lieutenant Marjollin, ainsi qu'une quinzaine d'hommes mis hors de combat.

De son côté, le 6ème bataillon (commandant Allié), avait ordre de défendre les passages de l'Oise et de tenir le pont de Flavigny. Dans la matinée du 28, quelques patrouilles de Uhlans se présentent, rapidement repoussées. Vers 13h00, l'attaque est prononcée, d'abord par un violent feu d'artillerie, bientôt suivi par une vigoureuse attaque d'infanterie et de mitrailleuses. Le 228ème est obligé de se replier, les unités de la 69ème DI ayant lâché pied sans prévenir le commandant Allié, ce dernier est obligé de manoeuvrer pour éviter d'être encerclé. Les compagnies se replient en toute hâte, laissant leurs blessés; le commandant Allié, révolver au poing, empêche certains hommes de franchir les limites qu'il avait fixé à ce repli, à la corne du bois de Puisieux.

Le commandant Allié loue le courage, le sang froid, l'énergie du lieutenant Convert, qui a contribué à maintenir les hommes à la corne du bois: "les blessés étaient affolés par un feu d'artillerie très nourri et très ajusté". De même, il signale la bravoure du sergent Ruffenacht, de la 23ème compagnie, qui est retourné chercher, près d'un passage à niveau, les blessés qui avaient été abandonnés:"ce sergent, qui est de l'active, et qui a son brevet de chef de section, mérite d'être nommé sous-lieutenant".

La retraite se poursuit sans relâche jusqu'au 5 septembre. La veille, Joffre adresse l'Ordre Général n° 6 "...Toutes dispositions seront prises dans la journée du 5 septembre en vue de partir à l'attaque le 6".

La bataille de La Marne peut commencer.

Au 31 août, le régiment dénombrait 37 morts (source MDH), 59 prisonniers, et plusieurs dizaines de blessés.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Le 329° Régiment d'Infanterie dans la Grande Guerre
Publicité
Le 329° Régiment d'Infanterie dans la Grande Guerre
Publicité